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Avenir de l'audiovisuel : souffler sur les braises en maitrisant l'incendie

5 septembre 2025
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Communiqué de presse

Montréal, le 5 septembre 2025 - La SARTEC accueille favorablement la majorité des éléments du rapport du Groupe de travail sur l’avenir de l’audiovisuel au Québec intitulé « Souffler les braises ». Elle s’étonne toutefois d’un dévoilement qui parait précipité, dans un contexte politique agité, et s’inquiète de l’avenir menacé de ces travaux tant attendus par un milieu exposé à un risque d’embrasement.

Avant même la lecture du rapport, une première question se pose : pourquoi rendre public un document d’une telle ampleur un vendredi matin, à quelques jours d’un remaniement ministériel ? Ces longs mois de consultations et de recherches méritaient une meilleure place dans l’agenda. Cela laisse malheureusement l’impression qu’il s’agissait davantage de clore un chapitre administratif que de mettre en valeur la richesse de ces travaux. Notre milieu vit une transformation majeure, aux causes multiples, et nous ne pourrons nous contenter d’un rapport qui, pour des raisons électorales, se retrouverait déposé au panthéon des documents tablettés.

Des travaux commandés à la suite d’une initiative des syndicats

La SARTEC, avec les autres principaux syndicats d’artistes de l’audiovisuel au Québec (AQTIS, ARRQ, DGC, GMMQ, UDA) avait interpellé publiquement, en février 2024, le premier ministre François Legault et le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, pour les sensibiliser aux enjeux et menaces du secteur et les inciter à envisager une refonte de son modèle de financement. La réponse proposée par le gouvernement à cette époque a été la mise sur pied de ce groupe de travail chargé de penser l’avenir de notre milieu.

« Si la SARTEC a pu se montrer sceptique sur certains paramètres de ces travaux, comme l’absence de créateur.trice.s au comité principal, elle reconnait aujourd’hui la valeur du rapport dévoilé, qui a le mérite de présenter une vision ambitieuse et enthousiasmante pour l’avenir, quoiqu’essentiellement centrée sur les producteurs et les diffuseurs », déclare Chantal Cadieux, autrice et présidente du syndicat. 
« Cette vision repose cependant sur des décisions gouvernementales courageuses qui semblent loin d’être acquises, comme une ponction sur la TVQ qui servirait à injecter de l’argent frais dans le secteur », précise-t-elle.

Des éléments structurants

Le rapport présente un véritable manifeste pour la jeunesse, au travers d’une stratégie de développement de contenus, de conquête de publics et d’éducation à l’audiovisuel québécois. Nous ne pouvons qu’applaudir cet aspect et espérer que le premier ministre en fera une priorité avec sa nouvelle équipe.

La SARTEC salue également les nombreuses mesures visant à renforcer les institutions culturelles et le diffuseur public. Ces organismes ont un rôle déterminant à jouer pour que nos histoires, nos réalités, nos actualités, nos contenus puissent voir le jour, rayonner et contribuer à la fierté d’être québécoise et québécois.

Nous notons aussi que plusieurs propositions visent à appuyer certains éléments de l’ambitieux projet de Loi no 109 sur la découvrabilité des contenus culturels francophones en ligne. La SARTEC s’était déclarée favorable à ce projet de Loi, mais se demande dorénavant quel sera son avenir pour la prochaine session parlementaire.

De l’huile sur le feu

Dans son chapitre 6, « Unir nos forces », le rapport fait appel à une union harmonieuse des différents acteurs de l’industrie. Nul ne peut être contre la vertu ! Mais producteurs, diffuseurs et créateur.trice.s n’évoluent pas dans les mêmes réalités socio-économiques. La SARTEC avait, dans son mémoire, formulé plusieurs propositions aspirant à un meilleur équilibre des rapports de pouvoirs entre les différentes parties, mais force est de constater que le groupe de travail les a ignorées.

En effet, la Loi sur le statut professionnel des artistes (S32.1) contient quelques faiblesses qui sont exploitées par certains producteurs, notamment ceux qui ne sont pas membres d’une association professionnelle et qui œuvrent « à leur manière » en attendant que les syndicats trouvent le temps et les moyens de les contraindre à négocier. Il en résulte que certains artistes, particulièrement en cinéma, signent des contrats en dehors du cadre négocié dans le secteur d’activité et sont souvent privés de protection et d’avantages sociaux.

« L’argent public devrait être accordé à des productions qui s’engagent à respecter des conditions de travail négociées collectivement ! » affirme Laurent Dubois, directeur général de la SARTEC. « Nous proposions, comme bien d’autres, une solution à coût zéro : que la SODEC ajoute un critère dans ce sens à ses lignes directrices. Ce rapport ignore totalement cette demande pourtant essentielle à un secteur qui se construit dans le dialogue social, aux tables de négociations, et non constamment devant les tribunaux. »

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À propos de la SARTEC 

Fondée en 1949, la SARTEC a pour mission de défendre les droits et intérêts économiques, artistiques et professionnels des auteur.e.trice.s de langue française au Québec et au Canada, et de promouvoir leur profession et leur rôle fondamental dans l’industrie culturelle et la société. sartec.qc.ca facebook instagram

 

Renseignements :
Isabelle Desmarais
[email protected] | 514 602-0977

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