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Lettre ouverte - À l'origine est l'auteur.e.trice

15 février 2024
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Lettre ouverte aux journalistes, chroniqueuses et chroniqueurs culturels du Québec

- Par Chantal Cadieux, présidente de la Société des auteur.e.trice.s de radio, télévision et cinéma (SARTEC)

 

« Nous avons le privilège d’exercer une profession extraordinaire : nous écrivons. Nous écrivons des histoires pour la télévision, pour le cinéma, pour les nouveaux médias ou pour la radio. Nous sommes communément appelé.e.s des scénaristes.

Notre travail consiste essentiellement à créer des univers parfois proches de certaines réalités, parfois construits de toutes pièces. Dans ces univers évoluent des personnages et leurs histoires. Nos histoires. Alors nous écrivons, pendant des jours (souvent des nuits), pendant des mois (parfois des années), pour donner vie à ces univers, à ces personnages, à ces récits. Synopsis, bible de personnages, scène-à-scène, dialogues… les étapes sont nombreuses et longues pour finaliser un scénario.

Soyons honnêtes, si nous écrivons si activement, c’est dans le but de voir un jour ce travail porté à l’écran et présenté à un public qui, nous le souhaitons ardemment, vivra à travers nos mots un moment spécial et riche en émotions.

Évidemment, l’incarnation d’un texte en film, en série ou en documentaire se fait grâce à un enchaînement de talents et d’expertises : production, réalisation, technique, interprétation, diffusion… Et chaque contribution est précieuse et essentielle à un « produit fini » de qualité.

Nous sommes des centaines au Québec à écrire des histoires pour nos écrans et différentes plateformes.

Pourtant, trop souvent, le nom du ou de la scénariste disparaît de vos critiques, chroniques, entrevues, suggestions culturelles. Trop souvent aucune mention n’est accordée à celles et ceux qui sont les premiers titulaires du droit d’auteur et grâce à qui tout un projet artistique se déploie pour le plus grand bonheur du public.

Notre syndicat veille donc au grain et se permet de vous contacter quand il prend connaissance d’un oubli de mentionner le crédit dû à un ou une scénariste. Et, souvent, vous acceptez de modifier vos textes et de rectifier cette anomalie. Nous vous en remercions.

Cependant, il nous semble que, dans un souci de découvrabilité et de respect des créatrices et créateurs, il est plus que temps de systématiser une pratique simple et évidente qui consiste à mentionner les noms des auteur.e.trice.s d’une histoire, aussi souvent que cette œuvre est évoquée.
Nos scénarios, écrits en français, contribuent à la richesse et à la vitalité culturelle québécoise et canadienne.

Notre cinéma, notre télévision et notre radio doivent aujourd’hui, plus que jamais, rayonner pour survivre dans un environnement mondialisé dont le risque principal est d’y perdre une certaine forme de souveraineté culturelle. »

 

Publiée dans Le Devoir le 15 février 2024.

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