Pas que de la comédie pour Éric K. Boulianne
Frédéric Bouchard - Quotidien Qui fait Quoi - Le jeudi 5 décembre 2019 No 5860
Multipliant les collaborations, qu'elles soient aux côtés d'Émile Gaudreault et Sébastien Ravary («De père en flic 2» ou «Menteur») ou de ses complices Marc-Antoine Rioux et Alexandre Auger, Éric K. Boulianne demeure très occupé. À peine célèbre-t-il la sortie du second long métrage de Vincent Biron «Les Barbares de La Malbaie» coscénarisé avec ses fidèles collègues qu'il se voit investi dans de nouveaux projets, dont un des plus récents qu'il vient de terminer: «Le plongeur», coécrit avec Francis Leclerc et son premier projet d'adaptation cinématographique.
«D'un côté, il y a certaines choses que ça facilite. Le roman était très bien structuré. Avoir un matériel de départ a permis de faire le beat sheet de manière très instinctive. Et lorsque est venue le temps de faire le scène à scène, tout était clair et ça s'est fait extrêmement vite. C'est parce que je partais d'une histoire qui existait déjà», décrit-il à propos du travail qu'il a effectué pour transposer le roman de Stéphane Larue au grand écran.
Après une première version particulièrement fidèle au livre de 600 pages, il a ensuite eu à s'en distancier pour arriver au film qu'il cherchait à faire. Là a été son plus grand défi. Même les commentaires de l'auteur l'ont poussé à créer une oeuvre à part entière qui devait se détacher des éléments moins cinématographiques du manuscrit.
«Ça vient aussi avec une pression de travailler avec un texte que les gens ont lu et ont aimé. C'est un des derniers best-sellers québécois. Et ça crée des attentes», indique le scénariste qui a néanmoins adoré son expérience avec «Le plongeur». Francis Leclerc, Nicole Robert de GO Films et lui sont en attente d'une réponse des institutions pour enclencher la production du projet.
Autrement, Éric K. Boulianne et Marc-Antoine Rioux s'apprêtent à terminer la première version de scénario de «Monsieur Thibault», une comédie plus grand public qui devrait mettre en vedette l'humoriste Phil Roy. Avec KOTV, le duo de scénaristes envisage de collaborer avec une distribution de talents comiques âgés de 20 à 30 ans.
«Notre objectif est un peu de prendre le genre de la comédie populaire et de le rajeunir. Le public cible de "Menteur" et "De père en flic" est quand même plus vieux. Là, nous essayons avec les 17 et 18 ans. Mais, ils sont si difficiles à aller chercher au Québec. C'est vraiment un défi, mais en même temps il y a quelque chose de frais. Nous n'en faisons pas de films pour ce jeune public», explique le scénariste à propos de ce projet pour lequel son collègue et lui ont obtenu de l'aide à l'écriture de la part de la SODEC.
Il retrouve également Marc-Antoine Rioux et Alexandre Auger pour «La guérite», le deuxième long métrage réalisé par Rémi St-Michel et produit par Les Films Christal pour lequel ils viennent de compléter une première version. «Dans le ton, nous avons décidé de ne pas aller dans la joke. Nous sommes un peu tannés de la comédie. Nous faisons un film d'horreur. Et probablement qu'il finira par avoir quelques blagues, mais personnellement il y a quelque chose de très libérateur à faire ça après deux grosses comédies populaires», confie Éric K. Boulianne sur ce projet de film inspiré de «Prédateur» qui se déroule en forêt et qui met en scène une étrange créature. [Frédéric Bouchard]