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Artistes et créateurs demandent des engagements fermes pour soutenir notre culture

14 avril 2025
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À l'approche des élections fédérales, la SARTEC et quatre autres syndicats partenaires signent une lettre ouverte pour demander aux principaux partis politiques de s'engager fermement à assurer et protéger notre souveraineté culturelle. 

Lettre ouverte signée par Tania Kontoyanni, Chantal Cadieux, Gabriel Pelletier, Michèle Laliberté et Vincent Seguin, respectivement présidente de l’Union des artistes; présidente de la Société des auteur.e.trice.s de radio, télévision et cinéma; président de l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec; présidente de la Guilde canadienne des réalisateurs – Conseil du Québec; président de la Guilde des musiciens et des musiciennes du Québec.

 

Dans un monde en profonde mutation qui menace la survie des cultures locales, notre souveraineté culturelle est en danger. Pourtant, plus que jamais, nous avons besoin de créer, de produire et de diffuser des contenus culturels francophones qui nous ressemblent et qui nous rassemblent. Nous croyons également qu’au-delà de nos frontières, il est important de faire entendre notre voix, une voix nord-américaine différente qui offre un regard unique sur notre monde.

La culture n’est pas un luxe. En plus d’être l’un des piliers de notre identité nationale, c’est une industrie qui joue un rôle clé dans son économie. Avant la pandémie, le produit intérieur brut (PIB) du secteur culturel s’élevait à près de 15 milliards de dollars, dépassant d’autres secteurs d’importance, comme les mines, la fabrication de matériel de transport ou l’hébergement et la restauration.

Le secteur culturel regroupe près de 175 000 personnes au Québec, soit 4 % de la population active expérimentée, de différentes régions et de différents horizons, qui composent une industrie dont le potentiel est énorme, mais qui peine de plus en plus à déployer ses ailes. Notre culture est un rouage essentiel de notre économie et de notre identité, mais elle est mal en point, comme en témoignent les nombreuses compressions opérées dans les dépenses des entreprises qui la composent au cours des derniers mois.

L’augmentation importante des coûts, qui s’est accélérée ces dernières années, ébranle gravement la création, la production et la diffusion des œuvres, de même que les carrières des artistes et de tous ceux et celles qui y collaborent. Selon l’Institut de la statistique du Québec, le revenu d’emploi médian des artistes est de 26 631 $ et 60 % d’entre eux et elles sont des travailleurs autonomes, ce qui accentue leur précarité et les rend encore plus vulnérables.

À l’ère du numérique, la facilité d’accès à des contenus quasi illimités entraîne une compétition difficile à soutenir au niveau tant économique que culturel, les géants internationaux et les plateformes étrangères prenant de plus en plus de place. De surcroît, certains souhaitent profiter de la guerre tarifaire déclenchée pour remettre en question l’exemption culturelle des accords de libre-échange et les mesures mises en place par différents pays pour protéger leurs œuvres.

Parallèlement, la déferlante de l’intelligence artificielle vient complexifier les enjeux et chambouler les règles du jeu, notamment celles qui protègent le droit d’auteur.

Plus que jamais, nous avons besoin de leaders engagés pour assurer notre souveraineté culturelle, affirmer notre identité et nous permettre de rayonner à travers le monde. C’est pourquoi nous interpellons les chefs des cinq principaux partis engagés dans cette campagne électorale.

Quelle est votre vision pour l’avenir de notre culture ? Êtes-vous prêts à envisager d’offrir un réel filet social aux artistes ? Que proposez-vous pour soutenir les artistes et les artisans et protéger le droit d’auteur à l’ère de l’IA ? Quels moyens envisagez-vous pour protéger la diversité culturelle et résister à la vague d’anéantissement des cultures nationales, provoquée par les géants technologiques ? Quels engagements prenez-vous pour garantir un financement durable et suffisant des productions canadiennes, alors que les modèles économiques évoluent au profit des grandes plateformes mondiales ?

Nous avons entendu peu d’idées et de mesures concrètes à ce sujet dans cette campagne électorale. Nous sommes à l’écoute et prêts à collaborer.

Lettre publiée dans Le Devoir le 14 avril 2025

 

 

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