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Yves Lacombe

Viande à chien!

16 juillet 2013
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Bloc texte

Sylvie Lussier

Drôle de relation que nous avons nous les auteurs, en fait les artistes en général, avec l’argent. Il faut bien vivre de notre art mais ne surtout pas s’abaisser à le pratiquer à des fins alimentaires. Le talent est un don, une bénédiction. Avoir la chance d’en vivre, un privilège. Pourquoi vouloir être payé pour un privilège ? C’est presque indécent.

Pourtant, quand le talent s’exprime par une habilité sportive exceptionnelle, une dextérité chirurgicale hors du commun ou un instinct infaillible pour les fluctuations de la bourse, on juge normal que l’heureux mortel détenteur dudit talent touche une rémunération à la mesure de la rareté de ses aptitudes. Mais nous, on fait de l’ART. C’est pas la même chose !

C’est vrai qu’on a un beau métier. C’est vrai qu’être artiste comporte son lot d’avantages. Son lot d’inconvénients aussi. Dont l’insécurité financière n’est pas le moindre. On souligne cette année, le vingt-cinquième anniversaire de la Loi sur le statut de l’artiste. Loi qui a permis, entre autres, de négocier des conventions collectives fixant les conditions minimales de travail pour les artistes et artisans québécois. Une Loi toutefois qui, après vingt-cinq ans, aurait besoin d’une cure de rajeunissement ou à tout le moins de se voir attribuer les moyens de ses ambitions. La SARTEC, de concert avec l’AQTIS, l’UDA, l’ARRQ et la Guilde des musiciens (GMMQ), tente d’obtenir du MCCQ que les organisations bénéficiant de subventions gouvernementales ou de crédits d’impôt respectent les conventions collectives négociées par les diverses associations. Ça nous semble logique et équitable et ça ne demanderait pas de grands chamboulements, seulement des directives claires.

Toujours pour parler d’argent mais dans un contexte plus large, la SARTEC et l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision organisent un colloque sur l’impact économique de la création.  Un sujet ambitieux. Comment, en effet, mesurer l’intangible ? Au-delà du box-office, du retour sur l’investissement, du nombre d’emplois générés, des budgets de production, des montants de subventions, quelle est la valeur de l’investissement des créateurs eux-mêmes ?  Combien valent les mois, voire les années passées à développer un projet, à peaufiner un scénario, à repousser toujours plus loin les limites du talent, de l’inventivité, de la création ?

Vous vous en doutez, peu de données existent à ce sujet. C’est pourquoi vous serez sollicités à l’automne pour répondre à un sondage élaboré par Ianik Marcil, économiste renommé, qui nous aide à élaborer le contenu du colloque.

Je sais, je sais. On déteste et les sondages et les questions d’argent. Mais je vous en prie, faites l’effort. Il en vaudra la peine.

L’événement se tiendra le 5 février 2014.

Réservez cette date. La journée promet d’être fascinante. 

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