Définition du contenu canadien : la SARTEC dépose ses recommandations
Le 20 janvier dernier, la SARTEC, l’ARRQ, l’UDA et la GMMQ ont fait parvenir au CRTC leurs recommandations dans le cadre de la consultation menée par le tribunal au sujet de « la définition d’une émission canadienne ».
C’est probablement l’un des chantiers les plus importants pour notre milieu et pour nous, auteur.e.s et autrices de l’audiovisuel. L’enjeu est CRUCIAL pour les créatrices et créateurs, mais aussi pour tous les acteurs de l’industrie qui ne veulent pas se faire dépasser, de tous bords tous côtés, par les plateformes et les studios américains.
Suite à ce mémoire écrit, des audiences seront menées dès la fin du mois de mars et nos représentants comptent bien profiter de cette étape pour faire valoir avec fermeté l’importance de nos recommandations.
Aujourd’hui, au Canada, pour qu’une émission soit qualifiée de canadienne et permette ainsi aux diffuseurs de remplir leurs obligations, elle est soumise aux règles suivantes :
- Le producteur doit être canadien et il est responsable de la surveillance et de la prise de décisions concernant l’émission ;
- La production obtient un minimum de 6 points sur 10, selon les fonctions créatives clés remplies par des Canadiens ;
- Scénariste (2 points)
- Réalisateur (2 points)
- Premier et deuxième interprète principal (interprète ou voix) (1 point chacun)
- Décorateur (1 point)
- Directeur de la photographie (1 point)
- Compositeur de la musique (1 point)
- Monteur de l’image (1 point)
- Il faut au moins que le réalisateur ou le scénariste et qu’une des deux personnes occupant le premier ou le deuxième rôle principal soient Canadiens;
- Au moins 75 % des dépenses liées à l’émission et au moins 75 % des dépenses postproduction doivent être payées pour des services fournis par des Canadiens ou des entreprises canadiennes.
Ces règles, qui peuvent paraitre exigeantes, permettent de garantir un contenu de qualité, pensé. bâti et possédé par des Canadiens.
Dans sa consultation, le CRTC a dit être ouvert à modifier ses règlements pour offrir plus de souplesse dans le prétendu but de tenir compte des nouveaux joueurs sur le marché de la radiodiffusion.
Ne nous méprenons pas ! Chaque souplesse évoquée, chaque flexibilité offerte, chaque élément de déréglementation pour permettre de faciliter l’accréditation d‘une émission canadienne fera l’affaire des diffuseurs les moins scrupuleux que sont les studios américains et les géants du web.
Les grands perdants d’une approche « souple » seront les créateurs et créatrices sur qui le système d’accréditation repose aujourd’hui.
Mais au final, ce sont tous les Canadiens et toutes les Canadiennes qui verront la qualité et la diversité de leurs émissions remises en question.
C’est pour cette raison que le mémoire que nous avons déposé défend une posture assez proche du statu quo, car le système actuel a fait ses preuves. Il peut, bien évidemment, faire l’objet de quelques ajustements, mais le CRTC doit nous garantir que la définition de ce qu’est un contenu canadien se basera toujours sur les postes clefs créatifs, véritables maitres d’œuvres des émissions canadiennes.
Note : En plus du mémoire, les associations ont déposé une annexe dans laquelle elles répondent directement aux 50 questions soumises par le CRTC.
CONSULTER LE MÉMOIRE ANNEXE - QUESTIONS ET RÉPONSES