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Robert Etcheverry

Adieu RFAVQ

28 avril 2016
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Bloc texte

Mathieu Plante

On le savait moribond depuis près de deux ans, le RFAVQ n’est plus. Le 9 février dernier, les délégués présents à l’assemblée se sont résignés, sans gaieté de cœur, à voter la dissolution de notre irremplaçable mutuelle de formation.

Depuis 2003, Le Regroupement pour la formation en audiovisuel du Québec regroupait 32 associations, dont la SARTEC, et avait pour mission de développer des formations pour le secteur de l'audiovisuel. Multiples ont été ses fournisseurs : L'École nationale de l'humour, l'École des médias de l'UQAM, L'inis, HEC Montréal, le Centre NAD, le Conservatoire d'art dramatique, la Faculté de musique de l'Université de Montréal et la SAT. Et abondantes les formations offertes au fil des ans pour les auteurs : script-édition, rédaction d'une bible, scénarisation d’une comédie dramatique, écriture de procédés humoristiques pour la télévision et le cinéma, scénarisation pour le Web et surimpression vocale pour les adaptateurs, pour ne nommer que celles-là.

Le RFAVQ a toujours été atypique, notamment parce qu’il représentait des travailleurs autonomes, un statut encore trop souvent incompris par les paliers de gouvernements, le provincial dans le cas qui nous occupe. Obtenir du financement a nécessité d’immenses et constants efforts de la part des employés de la mutuelle. C’est pourtant la Loi provinciale du 1% qui est à l'origine de la formation du RFAVQ, une loi stipule qu’un employeur ayant une masse salariale de plus d'un million doit en consacrer 1% pour assurer la formation de ses travailleurs. Mais dans la dernière année, les règles ont changé.

Rassurez-vous, je ne vous expliquerai pas en détail ces changements imposés au RFAVQ ainsi qu’à toutes les mutuelles du même acabit. Sachez simplement que les effets cumulés de l’obligation morale à respecter un minimum de 75 % d’inscriptions pour chaque formation et du seuil d’assujettissement (au-delà duquel tout employeur doit se conformer à la fameuse Loi du 1%) haussé d’un à deux millions, auront eu raison du RFAVQ. Meurtrie par un déficit structurel, la mutuelle n’avait plus assez d’argent pour assurer sa simple gestion interne, du loyer mensuel au salaire de ses employés.

Le plus absurde, c’est que les représentants de la Direction générale du développement de la main-d’œuvre (DGDMO) sont tombés des nues lorsqu’ils ont appris l’inévitable dissolution du RFAVQ. Ce sont pourtant eux qui sont à l’origine des changements dont ils comprenaient trop tard la portée. Un plan de restructuration et une tentative de réanimation ont été mis en branle dans la dernière année, mais le colmatage n’a pas tenu. Malgré toute la volonté du monde, le RFAVQ a été rattrapé par sa triste réalité financière.

Seule lumière au bout du tunnel : une mutuelle 2.0 naîtra peut-être un jour. En attendant, la SARTEC s’évertuera dans les prochains mois à combler l’immense vide laissé par la dissolution du RFAVQ en continuant à donner de la formation à ses membres.

Je tiens finalement à remercier tous ceux qui sont devenus des amis au fil des réunions et party de Noël. Merci à Lucille Demers, Claude Gagnon, Pierre Blanchet, André Lacoste, Christian Lemay, Chantal Barrette, Luc Filiatrault et tous ceux que malheureusement j’oublie. En espérant que ce ne soit que partie remise…

 

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