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COVID-19 : CHANGER SON SCENARIO OU PAS ? À QUEL PRIX ?

2 juin 2020
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Montréal, le 2 juin 2020 - En prévision de la reprise sécuritaire des tournages, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a publié un guide pour le secteur de la production audiovisuelle. La Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC) se réjouit que ce guide ne prescrive plus, comme dans sa récente version préliminaire, de modifier les textes de l’auteur.

Si des changements raisonnables au scénario peuvent être discutés et réécrits par son auteur, en prévision et lors du tournage, pour assurer la distanciation sociale, le tournage de certains scénarios impliquant de la promiscuité entre les personnages pourrait devoir être retardé. Voici de l’information et quelques conseils de la SARTEC aux auteurs et à leurs partenaires sur l’écriture, les retouches et la réécriture en cette période de crise sanitaire inusitée.

Afin de respecter les nouvelles normes sanitaires de la CNESST, l’auteur, le producteur et l’équipe du tournage devraient se concerter afin de déterminer si des modifications au scénario sont envisageables ou si un report du tournage serait préférable afin de protéger l’intégrité de l’œuvre, la cohérence de l’histoire et la sécurité de tous. Si des changements au scénario sont possibles, ces changements doivent être proposés à son auteur en priorité, par exemple pour éliminer des scènes d’amour ou de bagarre, diminuer le nombre de personnages ou changer des lieux.

Avant la version finale du scénario, un supplément de cachet, proportionnel au supplément de travail que représente l’ajustement aux nouvelles normes sanitaires, pourrait devoir être versé à l’auteur. Après sa version finale, une modification du scénario pourrait constituer une retouche ou une réécriture selon les circonstances et l’ampleur du travail. Pour beaucoup de scénarios, elles pourraient devoir faire l’objet d’un contrat et d’une rémunération séparée, qu’elle soit faite par l’auteur initial ou par un autre auteur. Écrire en s’adaptant aux nouvelles normes sanitaires peut requérir un travail d’écriture, de retouche ou de réécriture beaucoup plus important que ce qui était envisageable avant la crise, tout comme un supplément de rémunération conséquent.

 

Retoucher, réécrire ou non ? À quel prix ?

Une retouche se distingue de la réécriture. La retouche est une correction mineure apportée au texte, aux dialogues, aux personnages ou à l’action et qui ne change pas la structure du scénario. Effectuée par son auteur, elle est souvent incluse dans son cachet d’écriture. Si l’auteur consent à ce qu’elle soit effectuée par un autre auteur, elle fait l’objet d’un contrat séparé pour cet autre auteur. Pour ce qui est de la réécriture, elle résulte d’un changement majeur d’orientation, de structure ou de comportement des personnages, demandée par le producteur après l’acceptation de la version finale du scénario. Enfin, au tournage, des retouches techniques, soit des ajustements mineurs de mise en scène, peuvent être autorisées par le producteur qui, dans la mesure du possible, offre d’abord à l'auteur du scénario de les faire.

Les normes minimales de la SARTEC en vigueur pour les auteurs, établies avant la pandémie, stipulent qu’une retouche est incluse dans le cachet d’écriture lorsque son auteur l’effectue. Lorsque l’auteur consent à ce qu’elle soit faite par un autre auteur, elle est rémunérée, pour ce nouvel auteur, minimalement 5% du cachet d’écriture d’un scénario. Comme les nouvelles normes sanitaires pourraient inviter à des retouches plus importantes qu’avant, le cachet pour les effectuer devrait être plus substantiel. Pour la réécriture, le cas échéant, le cachet est négociable de gré à gré.

 

Afin d’aider le milieu à évaluer ce que peut représenter le supplément de travail et de rémunération du scénariste à l’occasion de la crise sanitaire, la SARTEC l’encourage à considérer les données suivantes :

  • Une réécriture, s’il y a lieu, représente un travail de plus grande ampleur qu’une retouche à 5% du cachet d’écriture d’un scénario, et une retouche pour s’adapter aux nouvelles normes sanitaires pourrait justifier un cachet de l’ordre d’une réécriture, voire d’un nouveau scénario;
  • Selon les modalités de partage entre coauteurs, une version dialoguée représente, minimalement, entre 10 et 25% du tarif d’un scénario en télévision, 25% en cinéma;
  • Pour des changements importants au scénario, il pourrait être judicieux de s’inspirer du tarif d’écriture à partir d’une œuvre audiovisuelle préexistante (60% du tarif scénario), voire d’un nouveau scénario (100% du tarif).

 

Selon l’ampleur du travail d’écriture, de retouche ou de réécriture à faire, lorsque l’auteur y a consenti, le versement d’un cachet additionnel pourrait varier de 5% à 100% du cachet pour que des scénarios respectent le nouveau guide sanitaire de la CNESST. Pour voir leur histoire porter à l’écran, cet été, plusieurs auteurs ont négocié un cachet de réécriture représentant un pourcentage important de leur cachet par scénario et se sont assurés d’être présents, au tournage, si des retouches, de la réécriture ou des retouches techniques s’avéraient nécessaires.

 

Un doute ? Une question ? Contactez-nous !

Nous faisons face à de grands défis avec la pandémie COVID-19. De nouveaux impacts se font sentir sur le travail des auteurs, sur l’ensemble de notre écosystème et sur la société en général. Nous invitons chaleureusement les auteurs et leurs partenaires à nous écrire, en cliquant sur l’un des liens ci-dessous, pour toute question et pour partager leurs défis. Ensemble, nous pourrons mieux agir :

 

Rappelons que l’équipe de la SARTEC demeure à la disposition de ses membres et de leurs partenaires. Les médias peuvent s’adresser à Isabelle Froment, conseillère aux communications, pour des demandes d’entrevues.

Bien cordialement,

 

L’équipe de la SARTEC

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